venerdì 9 ottobre 2015

BOVE/MONTERO




J'ai reçu l'autre jour Mes Amis d'Emmanuel Bove, alors même que je m'apprétais à aller l'acquérir. J'en étais impatient depuis que j'ai découvert l'annonce de sa reparution. Pour Bove, je suis prêt à tout, même sortir en ville, même aller dans ce qu'ils osent encore appeler une librairie. C'est tout dire !

Je ne m'attendais pas à ce cadeau de l'épatant éditeur, ce fut une belle surprise. Il ne l'a pas accompagné d'un baratin ronéoté d'attaché-de-presse sandwiché à la diable dans l'ouvrage, comme l'eût fait la concurrence, mais, comme chaque fois qu'il m'adresse un livre, d'un vrai courrier, à l'ancienne, oui à la main, et qui ne s'adresse qu'à moi. Cette attention le distingue. Le fait est si rare que je le révèle sans vergogne, car il montre que ce qu'on appelle littérature reste plus que jamais, non une affaire de transaction commerciale, mais avant tout de signes fragiles émis entre individus singuliers. 

J'ai lu déjà Mes Amis nombre de fois, depuis des dizaines d'années. Et dans ses différentes éditions et rééditions (je les ai toutes, avec une affection particulière pour l'originale). J'ai donc aussitôt attaqué une relecture dans la belle version des vengeurs arboricoles. 

À chaque relecture, les livres les plus forts nous font la surprise sublime de se révéler sous un autre jour, et de s'avérer encore plus forts, encore plus surprenants. Leur singularité s'affirme encore plus nettement, qui fait tout le prix de notre attachement et de notre chance inouie de les lire. Et par constraste avec l'évidence de leur exception miraculeuse, ils font apparaître le reste de la production éditoriale comme un attentat contre le goût et la délicatesse, et, il faut bien le dire, comme une pure saloperie : une répugnante emmerdation, ainsi que dirait ma mémé de la montagne.

Myriatonnes de connerie

Toute la rentrée littéraire et les myriatonnes de connerie de sa masse d'offices ne sont strictement que de la merde, chaque fois plus puante encore que celle de l'année d'avant, ne valent rien par comparaison avec ce seul et si fragile mais increvable récit d'Emmanuel Bove : Mes Amis. Et s'il résiste tant à être confondu avec la concurrence excrémentielle des gondoles, c'est que ce petit bouquin n'est en rien une désuète bluette : mais l'un des plus féroces ouvrages jamais écrits à propos de la grotesque et immonde comédie des hommes. 

Sa cruauté comme sa crudité tranchent avec le déluge de la mièvrerie et du sentimentalisme de la production littéraire contemporaine, avec sa connerie effarante et son écœurant cucul-la-prâline. En regard de Mes Amis, comme de la moindre ligne de Bove, tout ce que pondent les milliers de romanciers français contemporains se révèle l'œuvre d'autant de puceaux de la vie, donc de puceaux tout court. 

Romanciers à la con, écrivaines à la mord-moi-le-nœud, mollassons neuneus, merdiques cuculs, horripilantes connasses, rampants carriéristes, verbeux poltrons, stupides plagiaires, vaniteux graphomanes exorbités ! eussiez-vous lu Mes Amis que, peut-être, vous vous seriez abstenus d'ajouter à votre graphomanie démentielle ?!?! Pour qui écrivez-vous au juste ? Qu'est-ce que la littérature à vos yeux de parfaits crétins insensibles et simulateurs en diable ? Mes Amis est un livre dangereux pour vous et votre misérable commerce : s'il vous reste encore un ou deux nerfs et quelques synapses et un coeur pas entièrement minéralisé, sa lecture risque de vous faire définitivement fermer votre grande gueule. De honte.

Cet homme sut dire l'irrémédiable solitude et déambule comme un gagman dans l'atroce comédie sociale où il est d'autant moins à sa place qu'il n'en cherche pas ou fuit celles qu'on veut lui faire. DèsMes Amis, comme à la fin dans Le Piège, Départ dans la nuit et Non Lieu, entre autres romans si tragiques et si burlesques, Bove ose pousser ces autoportraits à peine déguisés jusqu'à se montrer sous l'espèce exaspérante de la tête-à-claques. Quelle élégance qu'ainsi désespérer les bonnes âmes et décourager jusqu'à ceux-là même qui consentent enfin à jouer le jeu ou veulent bien l'aider à se tirer d'affaire !

La farce de l'amitié

Cet homme dit toute l'impossibilité de l'amitié (et séduisit donc le jeune Beckett qui en dit tant de mal dans son Proust) et toute la bêtise d'une obstination de sa quête. De fait, il s'impose dès qu'on le lit comme l'ami de tous ceux qui s'abstiennent de croire en sa possibilité, sauf miraculeuse, car ils savent depuis toujours ou, cruellement, ont fait l'expérience si amère de son illusion. Il y a certes des exceptions, si rares dans toute une vie !, mais elles confirment cette évidence.

Avec Mes Amis, son premier livre, écrit pour échapper à la misère fatale et se venger de l'enfer de l'existence, Emmanuel Bove prend souverainement la parole et s'impose d'emblée comme un grand auteur tragique, c'est-à-dire comme un grand burlesque, qui n'est pas sans évoquer Harry Langdon jusque dans sa dégaine ahurie, économe de ses mots, ennemi de tout tralala verbal et de toute esbroufe comme de toute escroquerie morale. Bien avant cet autre cruel impitoyable qui écrira Le Voyage au bout de la nuit. Jusqu'à sa disparition précoce (lire la biographie de Bove tire des larmes !), il ira toujours plus loin dans ce ton désarmant où la vie se fait entendre comme jamais avant lui.

C'est la voix d'un seul homme car la voix d'un homme seul.

"Il n'y a pas de sujet, il n'y a que ce qu'on éprouve…" dira-t-il laconiquement un beau jour à propos de son écriture si singulière, que l'on reconnait dès les premiers mots.

N'espérez aucune consolation

En ces temps où toute la planète succombe au délire cybernétique de l'amitié et des réseaux sociaux alors même que l'étripage et la férocité des bipèdes sublunaires battent des records tant verbaux que sanglants, ce petit livre, qui peut être lu en une heure ou deux, impressionne et émeut d'autant plus qu'il ne dit qu'une chose : n'espérez aucune consolation, aucune solution, aucune rédemption. Vous serez toujours le dindon de cette farce qu'est votre existence, la proie des cons et des profiteurs, ce pauvre type, à jamais seul, qui trottine apeuré, de gags en catastrophes, jusque dans le trou final. 

Les auteurs les plus forts et les plus irréfutables ne disent que cela. Dès Mes Amis, Bove rejoignit d'emblée ce Club des Incomparables, et c'est pourquoi je le range, toujours à portée de la main, sur le même rayon et le même plan que Céline et Shakespeare, Cioran et Thomas Bernhard, Bukowski et autres vengeurs de haute volée.

Je méprise qui méprise Bove. Et qui persiste à l'ignorer, à son tour je l'ignorerai avec persistance.

venerdì 10 gennaio 2014

El origen de la tristeza



Hay una instancia medieval que me da mucha paz. No quiero estar tan conectado todo el tiempo. Soy de apagar el teléfono, de olvidármelo. Y me funciona, porque el escritor tiene una psicología lenta, demorada. Cuando se habla de un escritor como un intelectual... creo que un escritor puede ser un intelectual, pero no necesariamente, y no necesariamente tiene que ser inteligente. Sí tiene que ser lento, observador, quedarse colgado en algo hasta que esa cosa se le revela. Antiguamente la intuición y la revelación eran métodos de acceso al conocimiento, hoy parece ser sólo la razón lo que impera, pero hay una especie de mística también.

"Dígale a Onetti, cuando lo vea, que hay un pibe acá del otro lado que lo quiere mucho, a quien le cambió la vida". Que miraba a la gente de una manera muy negativa. Porque todos piensan que esa tristeza, o esa misoginia de algunos personajes de Onetti, es una oscuridad, pero es asumir la oscuridad de todos para ser luminoso. Por eso es uno de los más grandes escritores. Ahí hay un misticismo. Hay un lugar que yo busco y que no se puede enseñar.


lo que no me cabe es la expresión autobiografía, porque es incorrecta, es una burrada. Porque la autobiografía es atenerse a los hechos. Alter ego me cabe pero creo que es mejor un yo literario, que se puede agregar al ello, al yo y superyó. Está construido de mí, pero es otra persona. Porque María también soy yo, es mi madre pero soy yo. Y Andrea, la puta, también soy yo. En mi último libro hay un cuento en el que Gabriel tiene 63 años y tiene alzheimer... pero estoy yo. "Todo lo que escribo me pasó o va a pasarme", dijo Carson McCullers. Bueno, espero que eso no me pase... me asusté con ese cuento.

Considero literatura a la de los demás, ¿vos decís por lo que yo escribo? Me sentí traicionado por lo que hablaba, a veces, en los primeros momentos. Yo no tenía nada, me hago esa justificación. A mí la escritura me ordenó mucho. De no haber sido publicado igual estaría agradecido a la escritura. Pero sí me sentí traicionado por lo que dije, sobre todo en las primeras notas, sentí que podía ser un traidor de mí mismo si me descuidaba. Cuando trataba de ser agradable, decir algo para un diario, porque temía que se me escapara eso que me nacía. Y me cuidé de la peor manera posible, siendo alguna que otra vez obsecuente, que es algo que me destruye, porque es lo que no soy. Recuperé la confianza después y tuve tiempo de desdecirme. Y también es parte de ese recupero poder decir esto ahora. Entonces, es lo que yo escribo. Ojalá sea literatura para los demás. Pero me mido mucho. Me desaparezco, vuelvo a ser Pablito. Y desde ese lugar vuelvo a intentar escribir, otra vez, una historia sincera.





venerdì 25 ottobre 2013

COME SEMPRE





R. Israel Miranda, Come sempre, in De Adioses y otros licores
(traduzione di Gianfranco Pecchinenda)

mi sono risvegliato con la pelle ricoperta da un tenue rugiada
e l’aroma inconfondibile del tuo corpo

mi sono risvegliato sorretto dalle tue labbra
dal tuo ricordo

mi sono risvegliato ancorato a te
e tu
come sempre
così lontana

sabato 19 ottobre 2013

De adioses y otros licores




R. Israel Miranda, Soprattutto nelle notti, in De Adioses y otros licores
(traduzione di Gianfranco Pecchinenda)


Soprattutto nelle notti

I

soprattutto nelle notti perdo quota
e il silenzio è freddo come non mai
e il silenzio è profondo come non mai
e il silenzio è una lama di coltello
che taglia lentamente un corpo
stanco di procedere a tentoni
stanco di cercare albe
più fortunate
stanco di bussare alla stessa porta
che resta sempre chiusa

II

cerco
con il mio urlo
di affogare il fragile impulso del mio fianco
di colmare l’afonia delle notti senza il tuo sospiro
senza i tuoi gemiti
senza la tua respirazione agitata

ma la tua porta è sempre chiusa
e non c’è modo che tu ascolti
questo canto che ti chiama
e il tuo silenzio è freddo come non mai
e il tuo silenzio è una lama di coltello
che recide questo urlo
e mi lascia ai piedi di una porta
che resta sempre chiusa
perché niente dall’altro lato è mio
ed è silenzio
solo silenzio
l’unica risposta che mi concedi

III

soprattutto nelle notti
capisco che niente mi appartiene
tranne
il rumore sordo della tastiera
che sporca
con parole
(che nemmeno mi appartengono)
la brusca chiarezza del silenzio
delle albe incerte

domenica 15 settembre 2013

La contemplazione (La Contemplación)


Tradotto in Italia il romanzo LA CONTEMPLAZIONE dello scrittore venezuelano EDGAR BORGES

de GIANFRANCO PECCHINENDA

“¿ Alguna vez se te ha perdido el día? ¿ Nunca te has preguntado donde estoy y qué hago aquí ? Y lo que es peor, ¿ nunca te has despertado con la extraña sensación de no saber en realidad quién eres ? Y confundes tu yo con los otros; se te enredan las historias y no logras definir quién las vive ni quién las cuenta. Segundo a segundo te implosionas y dentro de ti mueren muchos.”

Este es el íncipit de de uno de los mejores capítulos de La Contemplación, novela de Edgar Borges desde hace poco publicada en italiano. Es facil adivinar porque Enrique Vila-Matas, en su presentación al público español, afirma que leer este libro es un poco como “perderse en el laberinto de las identidades olvidadas”.

Edgar Borges, es un escritor venezolano que parece poseer todas las potencialidades para ser colocado en el mismo extraordinario sendero de los grandes narradores latinoamericanos del siglo XX. Desde hace años sigo y aprecio su producción, desde el momento en que, por pura casualidad, me encontré con uno de sus textos, quizás el menos estructurado, pero sin duda uno de los más ricos de ideas y reflexiones de exquisita originalidad. Me refiero a Crónicas de Bar, una colección de veintiún informes sobre bares de la región asturiana, que Borges había originalmente redactado para un periódico local, antes de tener la gran idea de unirlos en un único libro.

El gran encanto que el autor desde el inicio logra ejercitar sobre el lector, probablemente radica en la forma inusual en la que es capaz de mantener unidos algunos de los principales temas de la gran literatura: la creatividad, la audacia, la capacidad de sorprender al lector, así como también una brillante y para nada descontada puesta en juego de la tradición literaria, a la cual se pertenece más o menos conscientemente. En el caso de Borges dicha tradición se puede notar debido a las frecuentes, aunque nunca pedantes, referencias hechas a los más grandes intérpretes de los cuales es evidentemente inspirado.
En sus crónicas, de hecho, somos testigos, unidas por la participación común en esos confesionarios demócratas que son los bares, de la puesta en escena de varias historias en las que personajes ordinarios se cruzan con sus experiencias cotidianas de sexo, arte, ciencia, deporte, música, política, entre otros, en un diálogo continuo con otras narraciones de personajes mucho menos ordinarios, como Fernando Pessoa, Robert Walser, Georges Perec, Julio Cortazar, Thomas Pynchon, Claudio Magris y Peter Handke; y también Salvador Dalì y Toulose-Lautrec, más bien que Carlos Gardel, Charlie Parker o Ruben Blades.

En definitiva un remolino de narraciones, en un cierto sentido una pequeña lección de literatura, que recuerda mucho la obra de maestros también contemporáneos como Roberto Bolaño y el mismo Enrique Vila-Matas.
Este último, habría yo descubierto más tarde, gracias a la exploración en Internet de Edgar Borges, en aquel momento aún desconocido al público italiano, había hablado del escritor venezolano como uno de los que ama considerar la literatura un complot contra la realidad, identificando en su novela La Contemplación, según él, una obra de singulares potencialidades.
Finalmente convencido, también por tales consideraciones, y después de dedicarme a la lectura de La Contemplación y de otras de sus obras (entre las cuales, la más reciente e imperdible El hombre no mediático que leía a Peter Handke) así decidí proponer a la Editorial Lavieri hacer la traducción italiana.
Este es el preámbulo.
Veamos ahora más específicamente el contenido de la novela. La Contempación es una de esas obras que pueden ser leídas desde diferentes puntos de vista, incluyendo el intercambio, en más de una ocasión, de posibles perspectivas durante las inevitables relecturas. La que más me ha sugestionado, y que personalmente sugiero (teniendo en cuenta que cada lector, incluido el mismo autor, podría proporcionar a su vez su proprio punto de vista legítimo, muy diferente del mío) relata la historia de una mujer (que podría ser también un hombre o un transexual) que viaja en un tren en busca de la persona de la que está enamorada, dirigida hacía una calle imaginaria, la calle 11. En esta calle, que además está en una ciudad sin especificar, se producen horribles asesinatos contra inmigrantes, homosexuales y marginados. Para enfrentar el pánico que se está extendiendo en la ciudad, las instituciones ordenan a dos policías – el Inspector Chapman y el Detective Colussi – de seguir de cerca el caso. Y así esta historia principal que recorre el libro, se entrelaza con la narración de los eventos relativos a la investigación de la policía y los distintos personajes que, por una razón u otra, permanecen involucrados.
Uno de estos personajes resulta ser también el autor de una novela – La Contemplación, de hecho – que alguien, por algún misterioso motivo, robó antes de su publicación. Y es alrededor de la historia que se cuenta en esta narración (en la narración) que se rinde posible destacar un entrelazo narrativo adicional de la novela, en donde los personajes parecen estar perennemente envueltos en una atmosfera kafkiana (la presencia del gran genio de Praga – autor de un texto titulado Contemplación – dentro de la estructura de la historia, sin embargo, es también abiertamente propuesto por el mismo Borges varias veces durante la narración).

Pero, por supuesto, como siempre ocurre con la verdadera Literatura, el libro de Edgar Borges no es solo esto: no se trata solo de la narración de un viaje en tren que parece no tener fin, ni simplemente de una serie de eventos intercalados a reflexiones teóricas y morales (contemplaciones); no es solo asesinatos aparentemente sin sentido alguno, ni de las aventuras de un transexual por sobrevivir en un mundo de sueños donde todo el mundo parece ser ambos, asesinos y víctimas, o aún, no se trata solo de un escritor compulsivo y de una pareja de inmigrantes con una niña extraña que recibe cartas inexplicables.
Edgar Borges es, de hecho, un escritor valiente, que no tiene miedo de proponer a sus lectores sus interpretaciones e incluso sus juicios de valor, respecto a algunas de las más grandes paradojas que caracterizan a la sociedad en la que vivimos. Es por eso que personalmente no situaría Edgar Borges entre los escritores fantásticos sino en la gran tradición de la literatura realista, aunque no naturalista, ya que su concepción literaria de la realidad incluye el sueño y la fantasia como partes imprescindibles de la experiencia humana.

La contemplación – como argumenta en algún punto del texto la protagonista de la novela – puede tener un aspecto negativo, es decir “la contemplación como un estado de complicidad, como una manera de ver la tragedia con los brazos cruzados, de sentarse a ver el dolor con una copa de vino en la mano”; así como también puede tener un aspecto positivo, como lo es el de la contemplación artística de la belleza: en ese sentido “se contempla la infancia, un recuerdo, una pintura, una fotografía, un libro, un amor ... un paisaje”.
Y es en la presentación de estas reflexiones que Edgar Borges demuestra cuanto la Literatura pueda contribuir en el análisis no convencional de la sociedad contemporánea y revelar, son sus propias armas, los síntomas peligrosos y a veces sutiles de una degradación cultural de múltiples e insidiosas facetas. Dado que la Literatura, como el arte en general, no teniendo que pedir permiso a la realidad para existir, es capaz de transformarse en una poderosa herramienta para llevar a la luz mecanismos menos visibles del sistema social en el que estamos enredados, una especie de dispositivo para abrir esas puertas que la normalidad tiende a mantener entrecerradas.

lunedì 29 luglio 2013

BOLANO




"El caso del aislamiento de Bolaño durante años en Blanes me recuerda a esos libros de los que nos habla Elías Canetti en La provincia del hombre, libros que tenemos a nuestro lado muchos años sin leerlos, libros de los que no nos alejamos y a los que llevamos de una ciudad a otra, de un país a otro, cuidadosamente empaquetados, aunque haya muy poco sitio, y que tal vez hojeemos en el momento de sacarlos de la maleta; sin embargo, nos guardamos muy bien de leer aunque solo sea una frase completa. Luego, al cabo de los años, llega un momento en el que, de repente, como si estuviéramos bajo la presión de un imperativo superior, no podemos hacer otra cosa que coger un libro de esos y leerlo de un tirón, de cabo a rabo; este libro actúa como una revelación. En aquel momento sabemos por qué le hemos hecho tanto caso. Tenía que estar mucho tiempo a nuestro lado; tenía que viajar; tenía que ocupar sitio; tenía que ser una carga, y ahora ha llegado a la meta de su viaje; ahora levanta su velo; ahora ilumina los años en los que ha vivido mudo a nuestro lado.




Al igual que ese libro, Bolaño seguramente no habría podido decir tantas cosas de no haber estado mudo durante todo ese tiempo.«Durante este periodo hay que suponer que se acumularía la energía formidable que se despliega a partir de 1994», apunta Ignacio Echevarría en «Bolaño extraterritorial». A la energía que se iba acumulando habría que añadir probablemente la felicidad de no ser nadie y al mismo tiempo ser alguien que escribía. A veces, el tiempo de silencio es el paraíso de los escritores [...]"